Jour n'allant pas seul 180
28-06-2012
…la fiction : un coin enfoncé dans les certitudes et les convictions de celui qui lit – et surtout de celui qui écrit. Parce qu'elle ne peut manquer de déranger l'ordre des choses, elle en fait apparaître les dysfonctionnements, les aberrations, les absurdités. Elle emmène celui qui écrit vers des territoires redoutés – et qu'il aurait sans doute même préféré éviter - , mais l'écriture a cette exigence qu'il ne peut s'y dérober – sauf à renoncer d'écrire. L'écriture en tant que telle ne se soucie pas de message, ni de vouloir dire, mais écoute ce qu'elle entraîne dans son sillage, accompagne les conséquences d'un rapport au monde qu'elle tente de cartographier. Écrire, c'est douter, mettre en forme le doute, le rendre actif, entrer dans un mouvement où toute affirmation s'autorise de sa négation…