Jour n'allant pas seul 222
09-08-2012
…d'après Aristote, "l'homme est une animal politique" ("zoon politikon") : il est, étymologiquement parlant, une créature de l'urbain. C'est-à-dire qu'il se regroupe en nombre, et bâtit des villes comme lieu de ce rassemblement. De plus, elles développent un espace singulier qui ne répondrait plus aux lois de la nature ("la phusis") mais réclamerait qui lui soient propres. Ce qui veut dire que l'humain n'appartiendrait plus tant à la nature (la phusis) qu'au milieu qu'il a créé (la polis). Cependant, il reste un animal (zoon) : s'il élabore, sans doute, un milieu n'ayant plus grand-chose à voir avec la nature, celui-ci doit cependant pouvoir accueillir un être qui lui appartient intégralement. Il doit pouvoir se penser, et se mettre en œuvre, une articulation de la phusis avec la polis. Mais, du "zoon politikon", on a surtout retenu le second terme, et oublié le premier : c'est développé le politikon en négligeant le zoon (cela me rappelle, dans un autre registre, ce que Antonin Artaud disait de la métaphysique, que l'on avait surtout insisté sur le côté méta de la chose, mais très peu sur ce que cela peut avoir de résolument physique)…