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Entropie générale
16 août 2012

Jour n'allant pas seul 229

16-08-2012

 

…alors que ce dont nous avons besoin c'est d'informations, les médias – dans l'ensemble – nous refourguent de l'opinion. Sous prétexte qu'il n'y a là pas d'objectivité possible, ils la foutent au placard et la verrouillent à doubles tours. L'objectivité, c'est même l'ennemie. Parce que c'est compliquée, ça demande de l'effort, des recherches, un travail sur soi. La subjectivité, par contre, c'est facile, il suffit de se laisser aller et tout baigne. Mais c'est une subjectivité faible, elle ne permet nulle maîtrise, chacun se laisse emporter par le flux des représentations. Cela produit un discours banal se donnant pour singulier (pertinent ou impertinent, c'est selon). On en reste, comme dirait Spinoza, au premier degré de la connaissance, c'est-à-dire, une connaissance immédiate fournie par les sens : sensations, sentis, ressentis, sentiments, une connaissance qui se tient résolument en deçà de l'intelligence - la capacité à comprendre ce qui lie et relie les choses (et l'opinion est aussi à interpréter comme une "pensée" du séparé) - et des concepts. Mais, au moins, dira-t-on, ils disent ce qu'ils pensent, explicitement. Sauf que rien, là, n'est pensé, à aucun moment. Quand on est dans l'opinion, on n'est nullement dans la pensée, le travail de la pensée. Par ailleurs, l'opinion s'oppose au savoir, elle est l'autre nom de l'ignorance. De ce point de vue, l'opinion publique est surtout l'expression de l'ignorance collective. Ce qu'on pourrait aussi appeler idéologie, dans la mesure où cette ignorance collective produit un système d'idées cohérent affirmant rendre compte de la "vérité" de ce monde…

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