Jour n'allant pas seul 230

17-08-2012

…l'occident est la "civilisation" de la fin, celle du crépuscule : elle se tient au bord de la nuit sans y pénétrer jamais. Symétriquement, l'orient est la "civilisation" du commencement, de l'aube : elle est arrêtée sur le seuil du jour, mais n'y vient pas. Fausse symétrie au demeurant, puisque l'orient se décline selon trois degrés de commencement – proche, moyen et extrême – quand l'occident n'active qu'une seule fin. Un proche commencement serait un commencement encore présent et actif. Un moyen commencement en serait un inachevé, pas très effectif. Et un extrême, lui, se tiendrait à la limite de l'origine, ce temps sans témoins dont tous attestent. En réponse, il n'y a qu'une seule fin qu'aucun adjectif ne peut qualifier. Une fin sans distance toujours déjà advenue et à venir. L'orient, donc, déplierait les mythes, leurs variations sans nombres. Quant à l'occident, il ne déploierait qu'un seul grand récit eschatologique. La question est de savoir où l'est rencontre l'ouest, où les commencements touchent à la fin, et la fin aux commencements, comment ils passent l'un dans l'autre et deviennent tout autre chose, imprévisible, incalculable, ouvert…