Jour n'allant pas seul 252

08-09-2012

…j'ai touché de mes mains le visage de ma mort, il ne me ressemblait pas. Ça m'a fait marrer, aujourd'hui encore j'en rigole volontiers. C'est incroyable comme la mort ne vous ressemble en rien. On pourrait croire qu'elle colle au plus juste de votre personne, mais en fait non, c'est pas le cas. De plus, elle a beau faire, dès qu'elle prononce un nom, c'est tous qui déboulent en même temps. On dirait une espèce de bruit blanc articulé. On n'y comprend rien, bien que tout s'y entende. Ce qui est quand même un peu inquiétant. Drôle aussi. Mais il s'agit juste de la mort. Pas de comment on meurt. Parce que là, ça risque d'être nettement moins marrant. Enfin bref, tout ça pour dire que ma mort, vue d'ici, c'est un peu comme une fiction qui rencontre le réel : il ne faut pas trop prendre ça au sérieux, en même temps ça l'est on ne peut plus. D'où ce double caractère d'amusant et d'absolument menaçant. L'image du crâne lui va bien : un sourire à pleine dent surmonté de deux orbites béantes ouvertes sur le néant…